Belgique Belgique 100 000 tonnes de mozzarella produites

«C’est un fromage qu’on mange partout dans le monde. » Fabrice Relaes, directeur commercial de la laiterie Milcobel (Flandre) ne parle pas de gruyère, mais de mozzarella. C’est avant tout le succès planétaire de la pizza qui a fait de cette « pasta filata », un fromage en pleine progression commerciale.

Aujourd’hui, la laiterie flamande s’est imposée en Europe comme un des leaders du secteur. Chaque année, 60 000 tonnes de mozzarella sortent de son usine située à proximité d’Anvers. « Il y a plus de demandes que d’offres, on sait que la croissance est là », constate le directeur commercial. La laiterie belge mise sur une progression de 2 à 3 % en Europe, et de 7 à 9 % dans les pays d’Asie.

La production industrielle de la mozzarella occupe une part prépondérante dans la production de fromages en Belgique : 60 % de la production annuelle. En 2017, elle a atteint pour la première fois le volume de 100 000 tonnes et pèse pour 15 % du marché belge.

Cette réussite de la mozzarella flamande donne aussi des idées dans la partie francophone du pays. La Laiterie des Ardennes, principal collecteur et transformateur en Wallonie, a décidé d’investir dans ce fromage pour pizzas, et de se doter d’une ligne de production qui lui est dédiée, pour un montant de 40 millions d’euros. Objectif à terme : 25 000 tonnes par an. « Le marché du Sud-Est asiatique est très important et la Chine commence aussi à se développer », analyse Jean-Marie Thomas, son directeur commercial.

Deux mozzarellas différentes

Le consommateur associe la mozzarella à l’Italie. Pourtant, les principaux concurrents de la Belgique ne sont pas italiens, ils sont irlandais et danois. Il faut en effet distinguer la mozzarella au lait de vache, qui n’est pas protégée et qui est destinée à 85 % à l’industrie agroalimentaire, et la traditionnelle « mozzarella di bufala Campana », produite en Campanie (Italie), à base de lait de bufflonne, et qui bénéficie d’une appellation d’origine protégée (AOP). Un producteur wallon produit néanmoins de la mozzarella traditionnelle et artisanale. Peu après la crise du lait, en 2009, Patrick Cornelissen a décidé d’abandonner ses vaches pie noir pour acheter des bufflonnes. Aujourd’hui, il en a 200 mais c’est insuffisant pour répondre à la demande. « Le problème, c’est de trouver des animaux convenables. Si je pouvais trouver 1 000 litres en plus par jour, j’achèterais tout de suite », confie le producteur.